Pour la plupart des acquéreurs, les bijoux et les montres revêtent une valeur tant monétaire qu’affective. Il va de soi que ce type de pièces méritent un dispositif de protection digne de ce nom. Pendant des décennies, les banques ont offert une solution qui allait de soi : la fameuse salle des coffres-forts. Aujourd’hui, c’est beaucoup moins le cas.

Le monde bancaire voit, depuis peu, ses filiales fermer les unes à la suite des autres, avec pour conséquence une raréfaction des coffres-forts. L’accès à ces derniers est devenu plus difficile, et la location même d’un coffre est désormais un service en voie de disparition. Pourtant, à en croire un article paru fin 2023 dans De Tijd, un bon quart des Belges conservent un coffre-fort auprès de leur agence bancaire. Il reste, certes, un certain nombre de gérants d’agences indépendants en Belgique, qui disposent d’une salle des coffres et en proposent à la location, mais les nouveaux clients y trouvent rarement refuge pour leurs objets de valeur.

Un coffre-fort chez soi

Le besoin de conserver des pièces de valeur à l’abri est toujours prégnant, d’autant que de plus en plus de gens collectionnent des bijoux, des montres, des stylos de luxe et autres objets de valeur. Installer un coffre-fort blindé chez soi offre l’immense avantage d’y avoir accès rapidement et à tout moment, et de ne pas dépendre des heures d’ouverture – souvent limitées – des agences bancaires. En tant que propriétaire, on ne court plus le risque de devoir déplacer ses objets de valeur en rue, entre chez soi et la salle des coffres. Il est vrai qu’un coffre à domicile peut augmenter le risque de home-jacking avec les conséquences financières et psychiques que cela entraîne.

On trouve des coffres-forts pour habitations privées de toutes sortes et de toutes dimensions. Pas toujours simple de faire son choix ! On veillera à ce que le modèle soit certifié contre l’effraction ; de toute manière, l’assureur l’exigera. Il existe des normes EN qui s’appliquent aux coffres-forts en matière de sécurité : European Norm EN 14450 pour les coffres-forts privés de niveau de sécurité S1 et S2 ; European Norm EN 1143-1 pour les coffres qui vont de 0 à VI inclus. La norme EN s’accompagne également d’une série de détails sur la sécurité que l’on est en droit d’attendre. EN 14450 Security Level S2 s’applique pour une protection limitée à 5.000 euros et pour un montant au comptant total de 9.000 euros en objets de valeur. Vous l’aurez compris : c’est tout à fait insuffisant pour un coffre contenant des bijoux ou des montres de valeur. Même les modèles premium de marques reconnues, destinés à un usage privé, doté de la norme EN 1143, semblent avoir des spécifications relativement modestes (ex. Euroklasse 3 : valeur assurée des objets entre 20.000 € et 90.000 €).

Les assureurs exigent aussi une fixation certifiée. A partir de cette année, les coffres-forts de norme EN 1143-1, de classe 1 ou plus, doivent être fixés par un installateur professionnel et agréé.

Comme un amateur de grands vins

En France, particulièrement en région parisienne, on a vu apparaître une offre spéciale pour les collectionneurs de grands vins qui souhaitent stocker leurs précieux flacons de manière optimale, mais qui manquent de place chez eux. Il s’agit d’une sorte de coffre-fort œnologique géré par un expert. Cette offre a inspiré le monde de la bijouterie et de l’horlogerie. Les boutiques spécialisées nouent de forts liens de confiance avec leurs clients, surtout à l’égard des collectionneurs. Au contraire des banques, ils proposent des heures d’ouverture plus larges et plus souples (6 jours sur 7). Offrir une solution de stockage sécurisé pour les bijoux et les montres est un service qui peut s’avérer professionnellement très intéressant, tout en augmentant le passage de la clientèle en magasin. Le bijoutier/horloger est bien placé pour négocier le contrat d’assurance afférent. Pour l’heure, ce sont des initiatives qui restent en grande partie sous le radar pour d’évidentes raisons de discrétion vis-à-vis de la clientèle.

Nouvel acteur

Fort de douze années d’activité en Belgique, CitySafes déploie depuis deux ans un réseau de sites où l’on peut louer des coffres-forts. CitySafes, antenne de la société mère néerlandaise DNK (De Nederlandse Kluis), a été fondé en 2012 et est également actif en Allemagne et au Danemark.

En Belgique, la société s’est donné pour but que « chaque Belge puisse trouver un coffre-fort à maximum vingt minutes de voiture de chez lui ». CitySafes est à la recherche d’anciennes agences bancaires pour s’implanter plus avant, comme c’est le cas des locaux superbement restaurés de la Nationale Bank sur Leopoldplaats, à Anvers, où un millier de coffres-forts flambant neufs ont trouvé place. La société assure que les normes de sécurité y sont plus strictes encore qu’au sein des agences bancaires. Outre des capteurs de mouvement, y ont été installés des caméras et des capteurs sismographiques capables de détecter les vibrations anormales, provenant par exemple d’un forage ou d’une détonation.

Le contenu d’un coffre-fort de type A est assuré jusqu’à 45.000 €. Ce montant peut être porté à 90.000 €, voire 150.000 €. Il est également possible de louer plusieurs coffres-forts si l’on souhaite une couverture dépassant le montant maximal. CitySafes fonctionne avec des contrats de location sur base annuelle, avec un mois de préavis. En ce moment, une douzaine de lieux sont opérationnels et accessibles du lundi au vendredi, sans rendez-vous. De nouvelles ouvertures sont prévues à Namur, Louvain et Malines.

Pour plus d’infos :
www.citysafes.be